Anorexie mentale et boulimie de l'adolescence Q 250
Adolescentes Dysmorphophobie Retentissement somatique Prise en charge précoce Séparation familiale
A
Adolescence
Aménorrhée
Amaigrissement
Anorexie
hyperActivité
Altération image corporelle
norexieDiagnostic = « 6 A »
Prévalence : 0,5 à 1 % des femmes agées de 16 à 25 ans (moins fréquents)
Terrain
Femme (90%) à l’Adolescence entre 12 et 20 ans de classes sociales moyennes ou aisées
Psychopathologie de l’anorexique
Ambivalence vis à vis de la mère = refus d’identification et dépendance infantile
Réactions d’aggressivité
Hyperinvestissement Q sportif ou intellectuel
« enfant modèle » « bonne élève » perfectionniste et soucieuse de se conformer aux exigences des programmes scolaires sans faire preuve d'une réelle créativité
Niveau intellectuel normal ou supérieur
Peur du passage à l’âge adulte : refus transformations pubertaires, de la sexualité / grossesse, d’indépendance
Altération de l’image du corpsQ, peur de devenir obèse Q, tbles du schéma corporel jusqu’à dysmorphophobieQ
Préoccupation alimentaire centrale : fascination-répulsion (très bonne connaissance des valeurs caloriques mais aussi de l’art culinaire)
Instinct de mort et volonté inconsciente d’autodestruction
Milieu familial
Irréprochable, mère forte, Conflit rarement extériorisé mais tensions latentes
Valorisation des apparences plus que des sentiments réels
Diagnostic clinique
AménorrhéeQ
Primaire Q ou secondaireQ = absence d'au moins 3 cycles menstruels consécutifs
D’origine psychologique et organique (insuffisance hypophysaire fonctionnelle)
Impose la recherche d’un panhypopituitarisme
Troubles de libido chez le jeune homme
Amaigrissement Q
Fréquent (ms inconstant) = important > 25 % du poids initial jusqu’à la dénutrition grave
Svt caché par vêtements amples, dysmorphophobie
Il est à l’origine d’une insufisance hypophysaire fonctionnelle
Tbles des phanères : Acrocyanose, peau sèche, séquelles dentaires, œdèmes, cheveux secs et ternes, fin duvet (ou lanugo). Possible oedeme des Mbs infs sur hypoalbuminémie.
Déshydratation par abus de laxatif, diurétique et vomissements provoqués
Déni de la maladie Q
Anorexie Q essentielle
Restriction alimentaireQ volontaire consciente sans perte de sensation de faim Q = diminution ou une abolition de l’alimentation par refus de la nourriture avec lutte contre la faimQ
Peut alterner avec phases de boulimieQ
S’accompagne de comportements pathologiques : vomissements provoqués, abus de laxatifs ou de diurétiques, maniérisme vis à vis des aliments, hyperactivité physiqueQ (jogging)
A l’examen clinique
Calcul de l’IMC en fct de la taille/poids et de l’âge chez l’enfant (utiliser des abaques)
Signes habituels de dénutrition : hypothermie, extrémités froides, bradycardie avec tension artérielle basse
Visage terne, peau sèche hyperpigmentée et desquamante, pâleur
Altération des phanères : ongles cassants striés, cheveux secs et cassants
Glossite, stomatite, cheilite, oesophagite, ragghade
Oedème des MI ou des lombes ; hépatomégalie mousse (stéatosique) -> en faveur perte ptn ++++
Fonte du tissu adipeux sous cutané ou des masses musculaires
Parotidomégalie (vomissements)
Estimation de la masse grasse: mesure des 4 plis cutanés (bicipital PCB,tricipital PCT,sus-scap,suprailiaque)
Estimation de la masse maigre sur le calcul de la circonférence musculaire brachiale :
CMB = Circonf bras (cm) - 0,314 x [ PCT + PCB ] / 2
Pas d’anomalie à l’examen clinique orientant sur patho organique anorexiG (K), une dépression, une psychose => Anorexie délirante : thème d'empoisonnement de la schizophrénie ou délire chronique obsessionnel
Examens complémentaires non specifiques
NFS – plaq : leucopénie, thrombopénie, anémie microcytaire hypochrome (carence en fer)
Β-HCG +++
Bilan martial : FS bas, Ferritinémie effoncrée et CTF elevée
Bilan nutritionnel : Albumine, CRP
Bilan métabolique
Signes de déshydratation avec IRF (urée/créat > 100)
Bilan hépatique (stéatose, G GT élevé)
Hypercholestérolémie, tendance à l’hypoglycémie
Carence : Magnésium, Zinc, Phosphore, Fer => st bas
Alcalose hypochlorémique et hypokaliémique en cas de vomissements provoqués
Acidose métabolique en cas d'abus de laxatifs (possible alcalose de contraction sur la deshydratation)
Hyponatrémie en cas de potomanie ds la cadre d’un Sd PUPD (Q 057)
Signes endocriniens = ralentissement général de l'axe cortico-hypothalamo-hypophysaire :
Axe thyréotrope : T4 N ou basse, T3 basse, TSH normal avec une réponse faible et retardée à la TRH
Axe somatotrope : Tx de GH variable parfois normal mais avec un taux d’IGF1 circulante effondré.
Axe corticotrope : Hypercortisolémie avec un taux d'ACTH normal mais un test au CRF diminué
Axe gonadotrope : Profil prépubertaire avec une baisse des œstrogènes, du taux de FSH et de LH et une réponse très faible à la stimulation par la LH-RH.
CG : peut objectiver une bradycardie avec parfois des signes caractéristiques d'hypokaliémie.
EEG : peut inscrire des anomalies diffuses liées aux troubles métaboliques.
Radiographie du squelette + thorax
Retard de l'âge osseux
Signes majeurs de décalcification : ostéoporose diffuse qui peut être à l'origine de fractures pathologiques.
En pratique
Examens habituels (NFS, ionogramme sanguin, βHCG, radiographie pulmonaire, ECG),
Pas utile ni même souhaitable de multiplier ces examens paracliniques.
Au cours du traitement, l'évolution de certaines constantes biologiques permet de prévenir la survenue de complications métaboliques.
Evolution
Spontanée
Evolution variable non prévisible (Ø critère clinique) avec tendance spontanée à un auto-renforcement et risque d'installation dans la chronicité.
Sous traitement
Rechutes fréquentes.
Décès pr 5 à 10% des cas traités à 3 ou 5 ans
Par cachexie, déshydratation, troubles hydroélectrolytiques (par hypokaliémie), insuffisance cardiaque ou rénale
Par une dilatation aiguë de l'estomac avec une rupture gastrique lors d'un accès boulimique ou d'une réalimentation orale trop brutale
TS surtt au moment de l'abandon de la conduite anorexique lorsque surgissent des accès boulimique. Elles concernent 10 à 20 % des patientes, après 18 ans.
Guérison 1/3
Chronicisation 1/3
Aggravation 1/3
Vie sociale conservée malgré la polarisation alimentaire mais peu de relations amicales, conflits familiaux
Eléments de mauvais pronostic d'une anorexie mentale
Critères pronostiques positifs |
Critères pronostiques négatifs |
Début des troubles en début d’adolescence
Accessibilité à une psychothérapie
Maintien des relations sociales Bonne dynamique familiale Bonne prise en charge thérapeutique Persistance de la sensation de faim |
Sexe masculin Début des troubles en prépubertaire, en fin d’adolescence Ancienneté et intensité des symptômes Trouble grave de la personnalité (état limite) / perso psychotique / TOC Absence totale d’auto-critique Conduites pathologiques (dissimulation...) Sévérité de perturbation de l'image corporelle : Dysmorphophobie Troubles psychopathologiques familiaux (dépression chez un des parents, attitude rigide par rapport à la maladie) Mauvaise adhérence au traitement Boulimie, vomissements |
Principes du traitement
Le plus précoce possible
Hospitalisation en urgence en psychiatrie
Lorsqu il existe une menace vitaleQ, en isolementQ, séparation du milieu familial Q
Arrêt des diurétiques et laxatifs
Réhydratation, supplémentation K+ selon iono + Traitement des complications organiques
Bilan somatique, psychiatrique de l’anorexie et de son retentissement
Education diététique
Contrat thérapeutique = Contrat de poids Q
Etabli préalablement entre la patiente, ses parents et l'équipe soignante
Pesée hebdomadaire avec courbe de poids
Définir un poids de visite, celui à partir duquel les contacts directs entre l'adolescente et son entourage familial seront rétablis, et un poids de sortie marquant la fin de l'hospitalisation mais non du traitement.
Vise à la reprise spontanée de l'alimentation, sans chercher à l'obtenir par une attitude de forçage et sans qu'elle devienne un enjeu exclusif entre le patient et ses soignants
Au cours d’épisode grave (amaigrissement massif avec risque vital) : gavage gastrique (sonde naso-gastrique)
Psychothérapie
Le déni des symptômes, la dénégation explicite de toute souffrance, la crainte de la dépendance, rendent compte du refus de ces patientes d'être soignées.
Psychotherapie individuelle au début : relation de confiance puis familiale de différents types :
De soutien
D’inspiration psychanalytique
Comportementale
Doit se poursuivre au-delà de l'hospitalisation sous des formes ambulatoires.
Ttt médicamenteux
Adapté aux complications psychiatriques du trouble
Anxiolytique et/ou antidépresseur
surveillance
Poids+++, état somatique
Bio
Conso d’eau…
A poursuivre après hospit.
Boulimie
Definition
Se caractérise par un besoin incoercibleQ d’ingurgiter une grande quantité d’alimentsQ en très peu de temps en dehors de toute sensation de faimQ chez un sujet de poids normal (non obèseQ)
C’est un trouble du comportement alimentaire pouvant s’associer ou non à des comportements anorexiques.
C’est la répétition des crises boulimiques qui permet de porter le diagnostic de maladie boulimique
Prévalence est de 3 à 12 % dans la population des femmes âgées de 16 à 25 ans. 2 pics de fréquence : 13 et 18 ans
Dans 15 % des cas traités, il s'agit d'un sujet de sexe masculin
Clinique
Trois symptômes :
La crise boulimiqueQ
Troubles du comportement (maintien du poids)
Répercutions somatiques
Début des symptomes entre 16 et 21 ans le + svt , mais longtemps dissimulées. 1iere consulatation vers 22 ans
Accès boulimique
Scénario assez stéréotypé chez chaque patient
Circonstances de survenue
Un moment d'ennui, de désœuvrement, un conflit familial, l'éminence d'une décision ou d'un examen et toute situation générant des tensions sont propices à la survenue d'un accès.
Le plus svt en fin de journée, à la place ou à la suite d'un repas, parfois la nuit, surtt si la patiente est seule.
Pas necessairement lié à une sensation de faim, même si celle ci peut être parfois le facteur déclencheur.
L’accès est dc précédée d’un moment d’angoisseQ
Prise alimentaire massive
« impulsive » : après une courte lutte, non reprimable par un effort volontaireQ
« préméditée» : Achat, stock ou vol au préalable de nourriture habituellement non consommée car hypercaloriq
« engloutie » : rapidement ingéré, avec dégoût Q, quantité énorme, ne tenant compte ni de leur goût, ni de leur odeur, ni de leur saveur ni de leur consistance, sans même les mâcher.
« jusqu’au bout » : ne peut s'arrêter tant qu'il reste des aliments à consommer, tant que la réplétion gastrique reste possible et si un tiers ne fait pas irruption.
Malaise physique et psychique à la fin de l'accès Q
Dl abdo, sensation d'épuisement et d'étouffement
Etat de torpeur, vécu de dépersonnalisation, sentiments de honte, de culpabilité, de remords de n'avoir pu s'opposer à cette impulsion boulimique.
Souffrance intense, passagère et son souvenir vite oublié.
Fréquence des accès boulimiques
1 à 2 / sem (=> jusqu'à 10 / jr) sur des périodes de plusieurs mois avec intervalles libres de durée variable
+ espacés, ils peuvent en être une forme débutante.
Stratégies de maintien du poids
Existence de tbles du comportement ds le cadre de la maitrise du poids répondant à la peur intense de se voir grossir. L’efficacité de ses mesures les conforte dans leur sentiment de ne courir aucun risque de grossir, ce qui facilite sans doute la pérennisation de la boulimie.
Vomissements :
Provoqués immédiatement après l'accès, ils surviennent à la longue spontanément
Entrainent bien svt la reprise de l'accès boulimique s'il reste de la nourriture disponible.
Restriction des apports alimentaires = phase d’anorexie de durée variable
Entre les accès, période de restriction des apports (=> jeûne parfois) avec interdiction de consommer les aliments absorbés lors des accès. Contribuent à des fluctuations pondérales souvent importantes.
Hyperactivité physique : intenses efforts physiques quotidiens (gymnastique, jogging, sports de combat, etc…) surtout lors des périodes de restriction alimentaire, avec le but avoué d'éliminer des calories supplémentaires
Prises médicamenteuses (anorexigènes, laxatifs ou diurétiques) : risque métabolique +++ mais involontaire (pas IMV)
Préoccupations concernant l'image du corps
Passent beaucoup de temps à se peser, à vérifier, à inspecter les différentes parties de leur corps.
Mais on ne retrouve pas là, la distorsion massive de la perception de l'image du corps telle qu'elle apparaît dans l'anorexie mentale. Pas de dysmorphophobie.
Le poids
Le plus souvent normal, critère exigé dans la définition de la boulimie
Complications somatiques
Rares, elles concernent surtout les « vomisseuses ».
Ces complications st parfois une circonstance de découverte
Complications digestives
Hypertrophie bilatérale des glandes salivaires
Ulcération douloureuse du pharynx et de la cavité buccale
Erosion de l'émail dentaire avec des caries, une gingivite
Pancréatite aiguë
Oesophagite avec lésions ulcérées, hématémèse (Mallory-Weiss)
Dilatation aiguë de l'estomac caractérisée par des douleurs abdominales, des nausées, un ballonnement, un météorisme et un arrêt du transit. peut être grave et évoluer vers la rupture gastrique si le gavage est important et réalisé en un temps très bref.
Troubles métaboliques et hydroélectrolytiques
hypokaliémie,
déshydratation extracellulaire
alcalose métabolique >> acidose métabolique
Dysménorrhée ou aménorrhée
Elles témoignent d'une dysrégulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, sous l'influence des troubles psychiques, comme dans l'anorexie mentale.
Evolution
Régression spontanée
Chronicisation avec rechutes, invalidité scolaire, affective et sociale et risques de décès
Traitement
difficile en raison de l'ambivalence de ces patientes.
Eviter toute hospitalisation
Diverses méthodes non exclusives les unes des autres peuvent être envisagées, tenant compte surtout du niveau de la demande d'aide de la patiente.
Méthodes thérapeutiques centrées sur le symptôme :
Thérapies cognitivo-comportementales : Analyse des représentations conscientes qui déclenchent l'impulsion boulimique et qui convainquent la patiente de son incapacité d'en changer le cours.
Thérapies de groupe réunissent des patients boulimiques => Rompre l’isolement et favoriser l’engagement ds le ttt
Traitement antidépresseurs :
Effet anti-impulsif direct supposé + ds les phases dépressives. Prescrits avec prudence pour éviter les risques d'absorption massive lors des accès boulimiques.
Privilegier ttt par serotoninergiques à forte dose par rapport aux tricycliques : Floxyfral®
Hospitalisation est rarement indiquée sinon lors d'une dépression sévère, lors d'un problème métabolique ou d'une complication somatique mais aussi pour préparer l'engagement du patient dans un traitement ambulatoire.
Méthodes thérapeutiques centrées sur la personnalité :
Psychothérapies d'inspiration psychanalytique : Utile que si le patient est devenu conscient de sa patho.
Méthodes thérapeutiques centrées sur l'entourage familial :
Dépendance de ces patients à leur entourage justifie bien souvent une approche familiale complémentaire.
Indications :
Chaque traitement suit une progression particulière.
Plus que le traitement lui-même, c'est son adhésion qui importe et la détermination de la patiente à changer, c'est-à-dire à se séparer d'un symptôme très investi.
Source : Fiches Rev Prat, rdp, KB, C.Pelloin
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